Test: Le wi-fi au chalet comme à la maison
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Nous avons mis à l’épreuve le Nighthawk M5, un routeur 5G de la taille d’une boîte de cigarillos. Simple, souple efficace mais aussi sous contraintes.
- par
- Jean-Charles Canet
Accéder à internet à haut débit dans un chalet sans ligne fixe, dans le jardin, sur une terrasse éloignée, voire sous tente, pour toute le famille, avec le même confort qu’à la maison, c’est ce que permet le Nighthawk M5, du fabricant américain Netgear. Et pas seulement sur le papier, nous avons eu l’opportunité de le vérifier, ça fonctionne et de manière très satisfaisante. Il faut cependant tenir compte de quelques éléments externes.
L’appareil est un routeur wi-fi doté d’une batterie, autrement dit il peut se passer d’un raccordement permanent à une prise électrique. Autonomie annoncée: quinze heures selon le fabricant, comptez plutôt sur dix heures, selon nos essais. De la taille grosso modo d’une boîte de cigarillos, l’appareil est doté d’un écran tactile, d’une prise USB-C, d’une prise réseau et d’une capacité d’émission selon la norme wi-fi 6, soit la plus récente du moment. Il accède au réseau téléphonique mobile via une carte SIM (fournie par votre opérateur téléphonique) qu’il s’agit d’insérer à l’intérieur du boîtier. Compatible avec la 5G, il l’est donc aussi avec la 4G.
Prise en main, installation
La mise en fonction du M5 est quasi sans histoires. On retire le couvercle inférieur, on insère une carte SIM, on insère la batterie par-dessus, on referme le couvercle, on branche la boîte sur une prise électrique, le chargement de la batterie commence et sur l’écran s’affichent les premières instructions qui permettent notamment de créer un réseau wi-fi avec le petit nom et le mot de passe de votre choix. Une fois cela fait, vous pourrez raccorder à ce réseau tous les appareils connectables possibles et imaginables (ordinateur, tablette, console de jeu, votre smartphone si vous utilisez sa carte SIM, etc.). Le wi-fi 6 gérant de manière optimale la connexion de multiples appareils, il devient peu probable que vous subissiez un quelconque goulet d’étranglement avec l’un sur sa console, l’autre sur Netflix ou Disney+ et un(e) autre encore sur son réseau social de prédilection.
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— David Jenkins Mon Jul 20 09:07:16 +0000 2015
Le meilleur du wi-fi
On note la présence d’un choix possible entre un wi-fi à la portée plus restreinte mais plus économe ou plus étendue mais plus gourmande. Les menus de l’appareil offrent diverses options qui permettent notamment de surveiller sa consommation de données et aussi de mettre une limite à ne pas dépasser dans le cas de l’existence d’une consommation maximale autorisée, fixée par votre opérateur. Seul bémol dans ce chapitre, l’écran tactile n’étant pas le plus sensible et réactif du marché, on s’est pris à devoir insister un peu lourdement pour naviguer dans les menus et entrer des caractères via le clavier virtuel. Un passage par une application sur smartphone permet cependant de contourner ce souci qui n’est pas bien gros. Note pour les gamers, malgré une option UPnP (Universal Plug and Play) activée par défaut nous ne sommes pas arrivés à relier de manière optimale notre console Xbox, qui persistait à afficher un NAT (Network Adresse Translation) «strict» au lieu de «ouvert» comme elle devrait. On cherche encore pourquoi. Un NAT strict n’empêche certes pas de jouer en ligne mais quelques limitations peuvent survenir.
On appuie sur le champignon
La boîte a d’abord été testée à domicile sous une couverture limitée à la 4G. Nous avons relevé des vitesses descendantes autour des 20 Mbps et montantes autour des 8 Mbps. C’est peu même si cela correspond à ce que peut fournir la 4Gmais cela s’est révélé pourtant suffisant en usage solitaire pour accéder à Netflix, en 4K même, et faire tourner un jeu en ligne sur une console. Le tout sans accrocs.
Nous nous sommes ensuite rendu dans une zone couverte par la 5G et, avec l’appareil alimenté sur batterie, nous avons relevé des vitesses à plus de 140 Mbps à la descente et proche des 60 Mbps à la montée. C’est largement en dessous de ce qu’une antenne 5G peut proposer à pleine puissance mais amplement suffisant pour un accès confortable à la Toile. Capable de vitesses sensiblement supérieures (plusieurs Gbps) mais limité par l’actuelle couverture réseau en Suisse, le M5 n’est ici pas en cause. Mais cela démontre fort bien que si la couverture est insuffisante (en dessous de 4G), bridée ou embouteillée, cela se répercutera immanquablement sur les performances de l’ensemble.
Les risques de «l’illimité»
Les quelques heures passées en compagnie du M5 nous ont donc parfaitement convaincu de son efficacité malgré des essais sous une couverture bridée. De quoi permettre, en pariant sur une montée en puissance graduelle de la 5G, de se passer d’un abonnement auprès d’un fournisseur d’accès du câble, de la fibre ou ADSL? On peut légitimement se poser la question mais aussi émettre quelques doutes.
Pour avoir eu vent de la mésaventure d’un client d’un opérateur mobile suisse qui croyait bénéficier d’un forfait d’accès illimité aux données, on réfléchira à deux fois. Gros consommateur de «data» via son smartphone, ce dernier s’est vu faire comprendre que son abonnement «illimité» ne l’était que dans le cadre d’une consommation «raisonnable» (terminologie ambiguë sans doute évoquée dans les toutes petites lettres d’un contrat qu’il faudra vérifier au microscope). Le malheureux s’est ainsi retrouvé menacé d’une résiliation. À notre sens, ce genre d’appareil n’est donc pour l’heure pas idéal pour le substituer à une connexion principale à internet mais plutôt pour remédier à son absence en partie de campagne.
Le M5 entre deux chaises
Ce qui nous mène à une situation paradoxale: le M5 nous paraît inutile pour un petit consommateur d’internet au chalet. La fourmi peut se contenter de la fonction de partage de connexion sur son smartphone. Il nous paraît en revanche très pertinent pour une famille qui ne souhaite pas renoncer à une vie numérique, disons, ample. Mais toujours avec l’épée de Madame Oclès au-dessus de la tête brandie par des opérateurs de téléphonie mobile tentés de faire payer d’une manière ou d’une autre une consommation de données atypique. Sans parler de son usage hors de la Suisse qui engendre toujours des surcoûts d’itinérance si on ne souscrit pas à un forfait spécial ou on ne se procure pas une carte SIM dans le pays visité. Bref, cela reste compliqué.
Aussi techniquement irréprochable soit-il, leNighthawk M5 ne peut être complètement évalué hors de son contexte de fonctionnement. Son prix constaté (759 francs!) et une fenêtre d’utilisation plus petite qu’escompté ne nous permettent pas de lui associer un feu vert franc et massif.
Sur un terrain qui deviendrait à terme plus favorable, en revanche…