REPORTAGE. « Les 3x8, oui c’est dur… mais ça paye » : en immersion avec les « Michelin » de Cholet
Cet article est en accès libre Ouest-France•Vincent DANET.| Photo : OUEST-FRANCEPublié le
Isabelle, Gladys, Pascal, Rémi et Sébastien. Ils sont tous les cinq salariés du site industriel de Michelin à Cholet, dans le Maine-et-Loire. À quelques semaines de la présidentielle, dans le cadre de notre série « Immersions », ils ont accepté de se confier à « Ouest-France » sur leur quotidien à l’usine.
À l’occasion de la campagne présidentielle, Ouest-France lance la série « Immersions ». Nous avons choisi de raconter vos vies, dans leur richesse et leur diversité. À Cholet, notre journaliste Vincent Danet s’est posé avec les salariés de l’usine Michelin et va les suivre jusqu’au premier tour. Voici le premier épisode de sa série.
Assise à la table de sa petite cuisine, ce jour de début janvier, Isabelle tente de se rappeler la date de son entrée chez Michelin, à Cholet (Maine-et-Loire). « Le 24 septembre 2016. De mémoire, à un jour près. » Elle y est, depuis, agente de fabrication. « À l’îlot coupeuse. » Il dépend de l’atelier OCF, acronyme sur la signification duquel butte l’ouvrière. « Je suis à la préparation. Je prépare des nappes carcasses. C’est l’intérieur du pneu. »
« Il va falloir que je vous explique ça »
Peinant à éclairer la lanterne d’un interlocuteur attentif, mais néophyte, la quinquagénaire se lève. « Il va falloir que je vous explique ça. Et encore, moi, je ne connais pas tout. Je ne suis pas la meilleure. Vous n’avez pas choisi la meilleure ! » Farfouillant dans un sac à dos, elle en retire un schéma, d’un pneu et de ses couches successives. « Je fais ces deux-là, NC1, NC2. » Le cours « Le pneu pour les nuls » se poursuit avec des feuilles d’essuie-tout.
Les enfants à qui il faut faire découvrir les choses de la vie, Isabelle Grasset, 54 ans, connaît. La native de Beaupréau-en-Mauges a longtemps travaillé auprès d’écoliers, entre autres expériences professionnelles. Celle qui aida pendant un an une institutrice de Saint-Vincent-de-Tyrosse (Landes) en a passé vingt à assurer garderie, ménage et cantine dans une école de Fougères (Ille-et-Vilaine). De retour dans les Mauges, Michelin embauche, elle postule.
Quatre millions de pneus par an
Michelin à Cholet, c’est un demi-siècle d’histoire. De l’usine de la rue de Toutlemonde, le premier pneu sort le 4 octobre 1970. Trois cents personnes y travaillent alors. En 1980, la firme au Bibendum compte 2 580 salariés. Puis, inexorablement, l’effectif s’étiole. Début 2022, le dernier compte fait état de 1 300 employés dont une cinquantaine de CDD et d’intérimaires. Ils produisent 4 millions de pneus de camionnettes et 4X4 ainsi que 50 000 tonnes de mélange de gommes par an.
La marque, par sa notoriété, son image, sa puissance, attire. Après des années de missions plus ou moins longues dans l’agroalimentaire et l’industrie, Gladys Lévêque cherchait la stabilité, à 30 ans passés. « Ça me plaisait d’aller à Michelin, parce que j’en avais eu que de bons échos. C’était réputé. Rien que le fait de se dire : “Michelin, c’est une grosse boîte qui est réputée mondialement”, tout de suite, je me disais, je rentre pas n’importe où. »
Son beau-père, un « Michelin »
Gladys est embauchée le 2 septembre 2013, comme vérificatrice qualité, chasseuse de défauts sur les enveloppes, soit le pneu avant d’être sur la jante. Rémi Chaillot, aujourd’hui sur le site de Cholet, est alors chez Michelin – à La Roche-sur-Yon (Vendée) – depuis déjà près de vingt-cinq ans. Ce responsable du personnel depuis septembre 2018 est carrossier-tôlier quand, inspiré par son beau-père, un « Michelin », il en devient un à son tour en novembre 1989.
Pour le natif des Sables-d’Olonne (Vendée), « une entreprise comme Michelin, quand vous aviez ce nom-là, ça évoquait beaucoup de choses. C’était rentrer dans cette entreprise qui était déjà très très importante à l’époque. Il y avait ce nom-là et mon beau-père m’en avait tellement parlé et la mettait tellement en avant que ça avait attisé ma curiosité. Et c’est pour ça que j’avais été voir comment ça se passait là-bas ».
« Un an et demi à soixante-dix heures, ça fait trois ans ! »
D’autres que le quinquagénaire – la plupart ? – passent la porte de Michelin, à La Roche-sur-Yon, à Cholet ou ailleurs, de manière plus pragmatique. De deux ans son cadet, Sébastien Gelineau est de ceux-là. Bac pro Commerce en poche, le jeune homme d’alors, né à Saumur (Maine-et-Loire), mais Choletais à 1 an, devient chef de rayon dans une grande surface de la ville. « Pendant un an et demi, mais à soixante-dix heures par semaine, ça fait trois ans ! »
Las d’un « rythme soutenu », « pas payé », pour dire pas assez, ce fils de représentant de commerce s’en va. Il le confesse volontiers, « je ne savais pas trop quoi faire, mais ma sœur travaillait dans une boîte d’intérim ». On est en 1995, Michelin Cholet, alors en quête de main-d’œuvre, s’ouvre aux intérimaires, Sébastien s’engouffre dans la brèche. « Et comme j’étais super bon, ils m’ont gardé. » Il est aujourd’hui réparateur bandage et carcasse.
Un bac scientifique raté deux fois
Pascal Lemoullec, Yonnais de naissance aux origines bretonnes, est, comme son collègue, entré chez Michelin par l’intérim. Après deux échecs au bac scientifique, « le deuxième de peu, un demi-point au rattrapage », ce fils de plâtrier puis menuisier industriel passe par la formation professionnelle. Spécialisé en mécanique et en électricité, il est recruté à La Roche-sur-Yon en 2014, signant un CDI en novembre et commençant à la production.
Hier à La Roche-sur-Yon à assembler les nappes de 70 à 90 pneus de poids lourds par jour, comme aujourd’hui à assurer la maintenance des machines en tant qu’agent, Pascal, 41 ans, est assujetti au travail dit posté. Avec ce fonctionnement, Michelin Cholet ne dort jamais, même le dimanche. Isabelle, Gladys, Sébastien, Rémi pendant quinze ans, tous connaissent les 3x8 : 5 h – 13 h une semaine, 13 h – 21 h la suivante, 21 h – 5 h la troisième, et rebelote.
« Il faut dormir un peu, sinon on tient pas le coup »
Rencontrée à son domicile de Saint-Germain-sur-Moine, commune déléguée de Sèvremoine, Isabelle est alors dans le 3x8 de 5 h – 13 h, qui s’effectue sur six jours, du lundi au samedi. Il est autour de 16 h, elle explique que « ça laisse du temps l’après-midi, mais il faut dormir un peu, parce que sinon on ne tient pas le coup ». Levée à 3 h 15, ce soir, elle sera couchée à 21 h. Ce qui ne signifie pas endormie du sommeil du juste, loin de là.
Insomniaque ? L’ancienne piqueuse dans la chaussure ne l’était pas avant Michelin. « On le devient, lâche-t-elle. Même quand je suis en vacances… Je dors pas la nuit, moi, je dors jamais. Enfin, je dors… mal. Et ça, c’est les 3x8. Ça perturbe beaucoup le sommeil. » Cette difficulté est apparue « au bout d’un an ou deux. Alors imaginez des gens qui font ça depuis vingt ans », ajoute celle qui aimerait vivre à Cholet pour s’éviter la route.
Ce rythme, Gladys l’a suivi entre 2013 et 2016, s’accommodant du 3x8 d’après-midi ou de nuit. Celui du matin était plus dur. « Je suis en général une couche-tard, donc, forcément, réussir à s’endormir avant minuit, c’est chaud. Faut se lever à 3 h 15, 3 h 30, pour partir à 4 h 15 pour bosser. Quand on est du matin et qu’on fait des petites nuits, on rentre à 13 h, on mange, on fait une sieste, donc, forcément, la journée, elle est morte. »
À 43 ans, l’habitante de La Renaudière (Sèvremoine), va retrouver les 3x8. Depuis 2016, pour faciliter la garde de ses deux filles, elle travaille en EFS, équipe de fin de semaine, vingt-huit heures, du vendredi 13 h au dimanche 5 h. L’EFS sera supprimée fin mars. Gladys devra se relever à 3 h 15 une semaine sur trois. « Ça fait des semaines de quarante-huit heures. La semaine du matin, je trouve qu’elle est dure. Chez Michelin, le samedi matin, c’est le matin de trop. »
Mieux que le 3x8, le 4x8
En couple, mais sans enfant, Pascal, lui, s’astreint même aux 4x8. « On travaille deux à quatre jours le matin, après on passe de nuit, et après, l’après-midi. Et on travaille le samedi et le dimanche. Le samedi, c’est 13 h – 23 h, dix heures d’affilée. Et puis le dimanche, c’est 19 h – 5 h du matin. On va beaucoup travailler les week-ends pendant un mois et le mois d’après on est plus tranquille, on a nos week-ends. C’est un mois sur deux. »
Le Choletais depuis l’été 2020 le constate, « on a du mal à garder les gens par rapport aux horaires. C’est surtout le travail de nuit. Il y en a qui ne supportent pas. Après, c’est le rythme de sommeil et le rythme pour manger. Selon les horaires, on mange et on dort pas à la même heure. Il y en a qui ont du mal à récupérer. Il y a les jeunes qui n’ont jamais fait de 2x8, 3x8. Quand on débauche à 5 h, ils n’arrivent pas à dormir avant 10 h. »
En 2016, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail a rendu un rapport intitulé « Évaluation des risques sanitaires liés au travail de nuit ». Selon lui, le travail posté ou de nuit a un « effet avéré » sur la somnolence, la qualité du sommeil, la survenue du syndrome métabolique et un « effet probable » sur la santé psychique, les performances cognitives, l’obésité, le diabète et les maladies coronariennes.
Les « Michelin » ne sont pas les seuls à connaître 3x8, 4x8 ou leurs équivalents. Selon une analyse de 2018 de la Direction de l’animation, de la recherche, des études et des statistiques, sur la base d’une enquête de l’Insee, 43,8 % des salariés à temps complet en 2017 travaillent selon au moins un horaire atypique au cours du mois (20 h – minuit, minuit – 5 h, samedi, dimanche). Dix pour cent travaillent au moins une fois par mois de nuit (minuit – 5 h).
« Oui, c’est dur, mais ça paye mieux »
Grosses semaines, travail de nuit, des horaires atypiques, mais qui s’accompagnent de compensations. Salariales, d’abord. Isabelle ne s’en cache pas. « Ce qui me fait rester, les 3x8, oui c’est dur, mais ça paye mieux. » Des repos compensatoires, ensuite. Pour Sébastien, « les gens à l’extérieur, des fois, ils disent tu as dix semaines de vacances, mais ils n’ont pas compris que tu en as cinq comme tout le monde, le reste, c’est les heures en trop ».
Âgé de 51 ans, le Choletais est en arrêt de travail. « J’ai dû faire 15 jours en décembre et 15 jours en octobre », tente-t-il de se rappeler devant un café fait maison. Tendon d’Achille et genou sont touchés, même si cette fois pas en raison de son poste chez Michelin. Car si l’usine du XXIe siècle n’est plus celle des Temps modernes de Charlie Chaplin, que le travail s’automatise, le rendant moins traumatique, il reste générateur de maladies professionnelles.
Jusqu’en 2016 et depuis « au moins sept ou huit ans », Sébastien était sur une « MAC », une machine à fabriquer les carcasses, partie de l’enveloppe du pneu. « On ouvrait de grands volets pour pouvoir intervenir et souvent on est obligé de faire comme ça – mimant un geste ample du bras – je ne sais plus combien de fois par jour. » Résultat, épaule gauche en vrac, passage sur le billard et plusieurs mois d’arrêt, avant un changement de poste.
Selon la CGT, majoritaire parmi les ouvriers de l’usine, en 2021, le nombre d’accidents du travail a tourné autour de 150. Notamment en cause, d’après le syndicat, la « pression », exercée sur le salarié. Dans un marché mondial du pneu devenu ultra-concurrentiel, Michelin doit produire plus, mieux, autrement et différemment, pour rester compétitif. Pour la direction, cela passe, entre autres mesures peu agréables, par la fermeture de sites industriels.
Le crève-cœur de la fermeture du site de La Roche
Aujourd’hui à Cholet, Pascal et Rémi ont vécu ce crève-cœur au plus près quand l’usine de La Roche-sur-Yon, 619 salariés, a fermé ses portes fin 2020. L’agent de maintenance n’a toutefois pas connu l’usine vide et les ateliers de reclassement. « J’étais prévu pour venir six mois en renfort à Cholet et quatre jours avant de venir, on a appris que l’usine fermait. » En juin 2020, le quadragénaire signe sa mutation pour intégrer Michelin Cholet.
Pascal et son épouse vivent alors en appartement à La Roche-sur-Yon, à 45 minutes de Cholet. Une nouvelle réflexion s’engage. « On en a discuté avec ma femme, parce qu’elle aussi il a fallu qu’elle quitte son boulot. Est-ce qu’on accepte de tout déménager, de changer de vie ? » Le couple répond oui, s’installe dans une petite maison du centre, avec jardin. Madame, auxiliaire de vie en Ehpad, retrouve du travail en à peine deux semaines, à Maulévrier.
Pour Rémi, la fermeture du site yonnais a été d’une autre violence. Parce qu’il est dans cette usine depuis trente ans. Parce qu’il y est passé d’agent de fabrication en 3x8 à cadre comme responsable du personnel. Parce que responsable du personnel, justement. La nouvelle, « vous la recevez en pleine figure. On savait qu’on était dans une situation difficile, mais il y a toujours un espoir, il y a toujours la volonté de présenter quelque chose ».
Tout en accompagnant les salariés pendant une année entière – « je les connaissais presque tous, pour beaucoup, j’avais travaillé avec leur papa, ou leur maman » – le quinquagénaire réfléchit à son propre avenir. « Quelque chose comme ça, c’est un tsunami, donc vous vous posez plein de questions existentielles. Est-ce que c’est le moment de partir ? Est-ce que je perçois ce qu’on me propose et je pars vers autre chose ? »
Les anciens, des « tatoués »
Comme Pascal, Rémi, homme de défis, de challenges personnels, choisit Michelin et Cholet. « On a l’habitude de dire que les anciens, ce sont des tatoués. C’est un peu ça. Il y a l’appartenance qui est très forte », sourit-il alors assis à la grande table de son pavillon yonnais. Parce que ce père de deux filles de 21 et 26 ans dont l’une est encore à la maison a, lui, décidé, avec son épouse, de rester à La Roche-sur-Yon et de faire la route.
Leurs valises à peine posées à l’usine de Cholet, nouveau coup de tonnerre pour les Yonnais, mais aussi Gladys, Isabelle et Sébastien. Janvier 2021, Michelin, 24,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019 (1,7 de bénéfices), annonce la suppression, sur trois ans, de 2 300 postes en France sur 20 000 (127 000 dans le monde). Selon son président, Florent Menegaux, il n’est prévu « ni départ contraint ni nouvelle fermeture de site ».
Le site choletais concerné par ce Projet de compétitivité et de simplification France a perdu 90 postes en 2021, notamment via une rupture conventionnelle collective (RCC). À Cholet comme ailleurs, le mantra est certes aucun départ contraint, mais le projet, davantage appelé plan, inquiète. « L’usine ne va pas perdurer longtemps, imagine Sébastien. Moi, quand je suis rentré à Michelin [en 1995], on était presque 1 800 et là, on est 1 100, un peu plus. »
À l’égal de ce délégué CGT, père de deux grands enfants, Isabelle n’est guère optimiste. À 54 ans, elle « croise les doigts pour que ça tienne jusqu’au bout pour moi. Après, je suis réaliste, je sais que l’usine, elle ne tiendra pas, plus très très longtemps, on le sait très bien ». Pascal la comprend – « il y en a certains qui doutent » – mais veut y croire. « C’est quand même deux fois plus gros que La Roche. Il y a du boulot, il y a de la demande. »
La RCC, « un mal pour un bien »
Élue syndicale CFDT depuis novembre 2014, Gladys, si elle reconnaît que le projet compétitivité, « ça fait peur », préfère voir le verre à moitié plein. « Il y a une RCC, mais au final, c’est un mal pour un bien. On est obligés d’en passer par là pour pouvoir pérenniser l’entreprise, parce qu’on va la moderniser. Donc forcément, il y a des postes qui vont disparaître, mais il y a des postes qui vont être créés aussi. Il va y avoir de l’évolution. »
La quadragénaire le constate, une RCC permet de changer de vie, en partie grâce au chèque qui l’accompagne. Une de ses collègues de l’EFS vient ainsi, à 50 ans passés, de reprendre un bar-épicerie. Un autre à la réparation s’est, pour de bon, lancé comme apiculteur. « Aujourd’hui, on est dans une atmosphère où les gens, ils vont peut-être faire dix ans dans une entreprise ou quinze ou vingt et tout à coup, à 40 ans, changer complètement. »
Comme Gladys, Rémi perçoit le projet de compétitivité telle une opportunité. Pour le cadre, « c’est des gains de poste, c’est pas des gains d’effectifs. Cette modernisation du site va permettre de gagner, certes en performance, mais aussi en productivité, en ergonomie, parce que les postes où on fait le plus de gains, c’est des postes qui sont très répétitifs, où vous retrouvez des TMS [troubles musculo-squelettiques] bras – épaule ».
Face à la mondialisation et ses conséquences, notamment sur l’emploi, l’homme n’est pas naïf, mais croit en un avenir. « Je ne sais pas de quoi demain sera fait. Je me dis simplement que, aujourd’hui, c’est soit on se bat contre vents et marées sur cette compétition et le risque est qu’on perde puisqu’on n’a pas les mêmes armes, soit on se bat sur autre chose, on fait valoir autre chose et je pense que c’est la direction que l’on prend. »
« Ils vont devoir me supporter jusqu’au bout »
Appréhendant chacun ces questions à leur manière, Isabelle, Gladys, Pascal, Rémi et Sébastien entendent tous poursuivre l’aventure autant que faire se peut. « Ils vont devoir me supporter jusqu’au bout », assure la première. Faisant un métier qui ne lui « déplaît pas », elle compte terminer comme coupeuse. « Si j’avais été plus jeune, j’aurais peut-être voulu faire autre chose. On peut toujours évoluer, y’a plein de postes chez Michelin. »
S’il y en a un qui sait cela, c’est bien Rémi. Agent de fabrication, puis de maintenance, chef d’équipe, organisateur industriel, responsable d’îlot, puis en maintenance centrale et, enfin, responsable du personnel, il vit le moment présent. « Et puis on verra demain. S’il y a d’autres opportunités qui se présentent, avec une expérience, un challenge qui m’intéresse, évidemment que j’irai », lâche celui qui n’a « pas peur d’aller vers l’inconnu ».
Alors que Sébastien pense avant tout à guérir, que Pascal envisage un poste en journée et des responsabilités, Gladys dit aimer son métier, mais ne pas être opposée à une évolution, mais toujours à Michelin. « Je resterai chez Michelin jusqu’à ce que je sois à la retraite, si on reste ouvert, ce que j’espère, forcément. Si vraiment un jour Michelin doit fermer pour x raisons, au moins, j’aurai été dévouée à mon entreprise jusqu’au bout. »
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