La Suisse aurait recours à un logiciel espion israélien
La Confédération utilise un logiciel espion israélien de type Pégasus, a révélé la RTS mercredi soir, dans son journal d’information de «19h30». Son utilisation serait réservée à des cas «graves», précise la chaîne. Le principe serait exactement le même que pour Pegasus, arme numérique qui a permis d'épier des centaines de personnalités et dont le nom a fait la une des journaux le mois dernier. La technologie permet d'infecter le téléphone d’une cible à son insu en lui faisant ouvrir un lien malveillant sur lequel elle est amenée à cliquer afin d'obtenir un accès à toutes ses communications et informations.
Les autorités ont refusé de donner plus d'informations sur le logiciel utilisé. «Pour des raisons de protection des tactiques d’enquête, et selon les modalités contractuelles, nous ne donnons aucun détail sur la technologie utilisée», a déclaré la police fédérale à la chaîne publique. Elle précise que le logiciel est utilisé de manière «ciblée» pour des infractions extrêmement graves comme les meurtres, viols et le soutien à des organisations terroristes. La justice n’aurait eu recours à ce logiciel que 12 fois en 2019 et 13 fois l’année suivante.
A lire aussi: Pegasus, l’arme diplomatique d’Israël
Le «Projet Pegasus», une enquête journalistique internationale, révélait que onze Etats avaient eu recours au logiciel espion israélien du même nom pour surveiller des militants, des opposants politiques, des journalistes ou des chefs d’Etat. Plus de 50 000 numéros de téléphone de cibles potentielles auraient été infectés. Facile à installer et quasiment impossible à détecter, le logiciel, développé par la compagnie israélienne NSO Group, était aussi capable d’activer à distance le micro et la caméra du téléphone.
Depuis le 1er mars 2018 et l’entrée en vigueur de la révision de la loi sur la surveillance de la correspondance par poste et télécommunication, il est possible pour la Confédération de recourir à des logiciels mouchards dits «government software» (GovWare) et des IMSI-catchers (des antennes cachées qui permettent d’espionner ou de localiser des téléphones portables) dans le cadre de procédures pénales.
A lire également: Comment tenter de se protéger contre le logiciel espion Pegasus