Le directeur technologique de Facebook va être remplacé par le spécialiste du «metaverse»

Mike Schroepfer, le directeur technologique de Facebook, a annoncé mercredi qu'il démissionnerait de son poste en 2022 et serait alors remplacé par Andrew Bosworth, qui dirige actuellement le laboratoire de réalité augmentée, où l'on explore le «metaverse», l'univers parallèle qui fait rêver les géants du numérique.

«C'est une décision difficile parce que j'adore Facebook et je suis très enthousiaste à l'idée du futur que nous construisons ensemble», a indiqué Mike Schroepfer sur son profil. Venu de chez Mozilla, l'ingénieur a rejoint Facebook dès 2008. Il occupe le poste de directeur technologique depuis 2013 et a notamment supervisé la montée en puissance des systèmes d'intelligence artificielle au sein du groupe californien. «Mike a joué un rôle crucial dans à peu près tout ce que nous avons bâti», a salué Mark Zuckerberg.

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Les logiciels auto-apprenants sont essentiels au modèle économique de l'entreprise, fondé sur le ciblage publicitaire très fin et à très grande échelle, mais aussi pour répondre au défi de la modération des contenus, source de scandales majeurs depuis plusieurs années. Sous la supervision de Mike Schroepfer, les équipes d'ingénieurs de Facebook ont ainsi développé des intelligences artificielles capables d'épauler les modérateurs du réseau social. Au point que plus de 90% des actes de modération sont aujourd'hui le fait de ces logiciels.

En mai dernier, Mike Schroepfer a ainsi présenté un algorithme déployé en 2020, pour détecter les contenus problématiques (violents, haineux, etc) en croisant différents signaux (texte, image) et ainsi avoir «une vision d'ensemble», au lieu d'interpréter trop littéralement un mot pris sans son contexte.

Andrew Bosworth, un fidèle de Mark Zuckerberg

Le départ de Mike Schroepfer, très apprécié en interne et perçu comme la «voix de la raison» parmi la direction de Facebook, inquiète certains observateurs. «Lorsque j'ai quitté Facebook en début de mois, plusieurs salariés m'ont demandé qui serait désormais leur meilleur allié sur la question de l'impact sociétal [du réseau social]. Qui était à chaque fois dans ma liste ? Schrep [le surnom en interne de Mike Schroepfer]», a tweeté Samidh Chakrabarti, qui travaillait depuis 2015 sur ces thématiques. «Cette nouvelle est inquiétante, surtout pour ceux qui pensent que les plateformes doivent agir de manière responsable sur les questions sociétales.»

Le successeur de Mike Schroepfer, Andrew Bosworth, a lui la réputation d'être un fidèle lieutenant de Mark Zuckerberg. Le surnommé «Boz» a rejoint Facebook dès 2006. Ingénieur, il a fait partie du groupe à l'origine du fil d'actualité, avant de s'occuper de la technologie derrière l'affichage publicitaire sur l'application mobile du réseau social. Aujourd'hui, il incarne au sein de l'entreprise les technologies futuristes, encore balbutiantes.

À la tête du «Facebook Reality Labs» (FRL), il chapeaute la réalité augmentée, qui permet de surimposer des informations sur son environnement réel via un écran ou des lunettes. Il est aussi responsable de la marque Oculus et ses casques immersifs de réalité virtuelle, principalement utilisés à des fins de divertissement... pour l'instant.

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Fin juillet, Mark Zuckerberg, le patron du groupe, a aussi donné à «Boz» la direction d'une équipe dédiée au «metaverse», c'est-à-dire un «méta univers» où réel et virtuel se fondent jusqu'à se confondre, une vision de science-fiction déjà présente dans des jeux vidéo. Le fondateur de la plateforme aux près de 3 milliards d'utilisateurs mensuels espère devenir une «entreprise du metaverse d'ici 5 ans environ», d'après un entretien au site The Verge.

Mike Schroepfer a indiqué qu'il resterait chez Facebook en tant que conseiller et pourrait ainsi consacrer plus de temps à sa famille et à la philanthropie.