Le rockeur Pat O’May présente son nouvel album : Welcome to a new world
Par Rédaction Guingamp Publié leL'Écho de l'ArgoatVoir mon actu
Pat O’May est un musicien bien connu en Bretagne, et ailleurs dans le monde. Certains se souviennent de l’événement organisé à Bleu Pluriel à Trégueux il y a tout juste quatre ans, pour célébrer ses 23 ans de carrière. Il a rempli la salle pour près de 4 heures de show en compagnie d’invités prestigieux, musiciens avec lesquels il avait travaillé au long des années, des Anglais, Irlandais, Américains et un bagad. Pat également écrit des musiques de films et la musique de reportages pour l’émission Thalassa.
Aujourd’hui l’artiste, qui vit et compose dans la région de Guingamp, sort un nouvel album « Welcome to a New World », son onzième. Rencontre autour d’un café à Châtelaudren.
Peux-tu expliquer ce que tu as voulu dire dans cet album ?
En fait depuis le début je cherche à faire voyager les gens, les embarquer dans une histoire, et cette fois, j’ai voulu faire une histoire qui durerait une heure, un concept album. C’était excitant d’écrire de cette façon, plus cinégraphique que d’habitude en ayant toutes les images de ce personnage, « No Face », qui est arrivé en milieu d’écriture. Pendant l’écriture elle-même, je suis victime de mon inspiration, je ne la contrôle pas, je laisse les choses arriver et je les exploite, je ne calcule pas. Cet album là est moins celtisant, à part du Uilleann pipe sur le premier titre, et bien sûr mes solos de guitare, cela me colle à la peau.
La plupart des fans sont ici en Bretagne et apprécient le côté Rock Celtique et dans cet album ce n’est pas frappant.
Il y a le côté celtique en profondeur, parce que cela fait partie de mes racines, mais il n’y a pas de thèmes celtiques, j’ai vraiment laissé l’inspiration aller comme elle en avait besoin, puis j’ai tiré comme sur un fil, les morceaux ont été composés dans l’ordre sur lequel ils sont sur le disque. En fait quand j’ai fini le premier morceau je me suis dit que j’allais relier tous les titres par un sound-design, quelque chose que j’avais envie de faire depuis un moment, mais là c’était vraiment la thématique de l’album qui permettait de faire cela. A la fin je me suis retrouvé avec cette nappe que j’ai mis à la fin de « I Shall Never Surrender », puis j’ai réécouté le morceau, j’avais la guitare en main, et le sound-design a donné naissance à « Grinch », le deuxième morceau, et tout c’est écrit comme cela, comme s’il y avait une logique qui m’échappait et à la fin de « Grinch » il y avait un autre sound-design qui m’a inspiré le morceau qui suivait, et ainsi de suite j’ai tiré le fil jusqu’au 12ème morceau.
Tu leur as laissé beaucoup d’espace, l’album est sorti depuis quelques semaines, cela marche bien, le clip « In This Town » a déjà été vu des dizaines de milliers de fois, et vous avez déjà présenté l’album sur scène et il a été bien accueilli.
Je suis très content de çà, déjà c’est très agréable de lire de bonnes chroniques, et il y a une reconnaissance du travail et de l’énergie que l’on a mis sur cet album, des musiciens et de Bryan avec qui j’ai mixé l’album, j’aime bien travailler avec quelqu’un qui a un œil extérieur et des compétences que moi je n’ai pas, et vice versa, on s’est vraiment bien complété, on a mixé cela en 3 semaines, et à cause du Covid je n’ai pas pu aller aux studios d’Abbey Road, mais Alex Wharton avec qui j’ai l’habitude de travailler depuis plusieurs albums, a fait un boulot phénoménal, les bonnes chroniques reconnaissent le travail de tout le monde.
Dans cet album il y a des morceaux très différents, une ballade acoustique, des morceaux plus « métal », certains y retrouvent du Led Zeppelin ou du Deep Purple, tu as mis un mix de toutes les musiques que tu écoutes où qui t’ont influencé ?
C’est venu comme cela, de nouveau, je n’ai pas cherché à faire cela, oui, il y a des passages qui me font penser à Led Zeppelin, d’autres à Deep Purple ou Sons of Appollo, il y a un peu de tout aussi pas mal de Rock Prog, il y a des trucs plus pop que d’habitude. C’est marrant, tu créés des choses et tu ne sais pas comment les gens vont réagir. On me dit qu’il y a des références à Rush ou d’autres groupes que je n’ai jamais écoutés.
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Tu ne les as jamais écoutés mais peut-être entendus. Ce qui peut paraître paradoxal c’est que c’est un concept album et l’on pourrait s’attendre à ce que cela soit très linéaire et chaque morceau a une couleur différente.
Oui parce que c’est lié à l’histoire même de ce personnage qui n’a aucun sens primaire, il a perdu l’ouïe, l’odorat etc. son questionnement va être « suis-je né comme cela ou je suis devenu comme cela », évidemment la réponse est qu’il est devenu comme cela, pourquoi ? Il s’aperçoit qu’il s’est enfermé dans un confort de vie et par peur, préfère rester dans une zone de confort, et c’est ce qu’il y a de pire pour un être humain, « No Face », c’est toi, c’est moi, c’est tout le monde, c’est tout ce que l’on vit, je pense que l’on a tous des envies de faire bouger les choses et aussi des contradictions, on est parfois terriblement classique, on se bloque sur des idées, les idées neuves vont nous faire peur. Il y a toutes ces contradictions qui se reflètent aussi au niveau musical. Pendant le premier morceau il raconte où il en est, durant le deuxième il a envie de sortir de cette situation, donc on a un morceau plus révolté. Après il y a des choses plus apaisées, dans le quatrième morceau il a sa conscience qui lui dit» regarde ce monde, il n’est pas aussi pourri, c’est vachement beau, il faut juste s’ouvrir pour le regarder « . Il faut être juste réceptif à ce qui se passe autour, comme pour l’inspiration, il faut regarder ce qui se passe autour pour le tirer, l’exploiter, en faire quelque chose, c’est vraiment tout cela qui explique toutes ces formes un peu différentes, mais qui en fin de compte matchent les unes avec les autres, je pense que c’est l’album que j’ai fait le plus facile à écouter.
Il peut y avoir donc ces changements de couleurs au cours des morceaux mais cet album, mais on le voit surtout sur scène, s’enchaine, pas de pause entre les morceaux. A propos des concerts, quand vas-tu venir nous présenter l’album en Bretagne ?
Pour l’instant il n’y a qu’une date de prévue à Quimper, à l’Athéna d’Ergué Gaberic le 20 novembre, il y en aura d’autres bien sûr, en 2022. J’espère que le public viendra nombreux, on a eu une époque difficile, pas de concerts, et nous, on a besoin de jouer, les gens ont besoin de ça, on a tous besoin de respirer ensemble. C’est ce qu’il se passe dans un concert, ce qu’il ne se passera jamais devant une TV ou une chaine YouTube, les concerts retransmis c’est différent, comme le cinéma, entre voir un fim sur son écran ou dans une salle de cinéma.
Ton équipe a été modifiée ?
On a vraiment étoffé l’équipe technique, pour cet album particulièrement, il y a 4 personnes, Cédric au son, Stéphane à la lumière,Philippe comme guitar-tech, et Max qui s’occupe de la batterie et de la basse, c’est un pur bonheur, et puis il y a la maison de disque, le management, cela fait des grands changements qui font que l’on a plus de temps à se concentrer sur la musique, sur le show que l’on doit faire.
Et tu as aussi une autre équipe, le Fan Club qui te soutient depuis une dizaine d’années déjà, qui t’accompagne, et qui publie un fanzine…
Oui, c’est une équipe formidable, qui donne beaucoup d’énergie et dont les membres ne se rendent pas compte à quel point ils sont importants, j’ai vu l’impact que cela a eu par rapport à l’attachée de presse, aux maisons de disques, mes sponsors, le fait d’avoir un fan club actif, avec ce magasine qui est vraiment super, ils sont bluffés. Il y a une structure, et on grandit ensemble.
On a parlé de l’album, mais tu fais aussi autre chose sur le territoire, peux-tu me parler aussi du Guit-Ar-Camp qui a vu sa troisième édition en juillet ?
Oui, c’est toujours un moment fort pendant l’été, on a débuté la première année avec Dan Ar Braz , qui est le parrain du Guit-Ar-Camp, Fred Chapellier, Ivan Guillevic qui a fait un spécial Pink Floyd, et Geneviève Le Bas qui a fait une conférence sur Pink Floyd également. L’année suivant nous avons eu Patrick Rondat, Hassan Hajdi, Judje Fredd. Cette année, Jonathan Noyce, le bassiste de Gary Moore, Archive, Nono de Trust, et Philippe Kalfon, et des luthiers, des créateurs de pédales d’effets, de logiciels. Cela se passe sur 3 jours, à Plouguernével dans un site formidable, on dort sur place, on mange sur place et on est plongé dans la guitare pendant ces trois jours. C’est l’occasion de transmettre au travers des masters class, de faire de belles rencontres, il y a un gros noyau qui revient tous les ans, c’est formidable, les gens viennent de partout, de toute la France, et je suis en train de préparer la prochaine édition. J’aimerais bien avoir quelqu’un pour nous parler de la fabrication de micros de guitare, j’envisage aussi de faire venir quelqu’un pour parler des lampes, des amplis à lampes, faire venir un producteur, un manager, des journalistes de guitare, l’année dernière, on avait Pierre Journel de La Chaine Guitare. Le but c’est aussi de parler de tout ce qui il y a autour de la guitare, on n’est pas là uniquement pour donner des cours, c’est plus des rencontres avec les artistes, on joue beaucoup de guitare, mais il n’y a pas que çà. L’année dernière avec Christophe Babin on a fait un truc sur comment on est passé de la maquette de l’album à sa réalisation en studio, c’est quelque chose que l’on ne partage jamais. J’ai fait aussi un master sur la prise de son guitare, ce sont des choses que l’on aura pas avec un professeur classique, et le Guit-Ar-Camp c’est l’occasion rêvée pour pouvoir parler de ça.
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Dans les semaines et les mois qui viennent tu vas partir en tournée pour présenter ton album, il y aura des dates dans les Côtes d’Armor ?
Oui, il y en en aura forcément, mais en 2022.
Et que vas-tu faire d’autre maintenant, des musiques de films, un nouvel album, celui-ci était commencé depuis pratiquement deux ans, novembre 2019, donc aucun rapport avec le Covid ?
Non, aucun rapport à la base, mais il se trouve que le sujet central de l’album, la peur, la gestion de la peur a eu une résonnance particulière avec le Covid. Les autres projets, c’est les tournées avec Patrick Rondat, et avec mon groupe, pour le reste je travaille beaucoup avec des réalisateurs qui font des choses à l’étranger et pour l’instant c’est encore bloqué, depuis le début du Covid, je n’ai rien écrit pour l’image, contrairement à ce que je fais d’habitude, au moins 3 musiques de film par an.
Je reviens sur le prochain rendez-vous avec ton public, le concert à l’Athéna d’Ergué Gaberic le 20 novembre, il va être enregistré ?
Non, pas enregistré, diffusé en direct par France Bleue Breih Izel et peut être France Bleue Armorique, on avait fait cela pour le live, le concert anniversaire en 2017 et je me souviens de messages reçus de personnes dans le sud de la France qui s’étaient réunies à une vingtaine pour écouter le concert ensemble, c’est incroyable.
Pour terminer, peux-tu me donner de bonnes raisons d’acheter l’album ? C’est le meilleur ?
Non, le meilleur cela sera le prochain, (rires) c’est un album qui peut vous faire voyager, un voyage d’une heure.
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