Confinés, les Français se ruent sur les jeux de société
Le Monopoly, la Bonne Paye, le Scrabble… Depuis le début du confinement, mi-mars, les ventes de jeux de société explosent en France. La première semaine où les Français ont été contraints de rester chez eux, et les écoles fermées (du 16 au 22 mars), elles ont enregistré une croissance de 83 % comparée à la même période l'an dernier, selon le cabinet NPD Group. Celles des puzzles se sont carrément envolées, en hausse de… 122 % !
Dans un secteur où l'innovation reste forte, avec près d'un millier de nouveaux jeux chaque année, ce sont les valeurs sûres qui l'emportent. Le Monopoly d'Hasbro, qui fête ses 85 ans, s'arroge la première marche du podium, suivi de la Bonne Paye et du Scrabble de Mattel. Arrivent ensuite le Uno ou encore Le Trivial Pursuit, tandis que Ravensburger place trois de ses puzzles, entre 500 et 1.500 pièces chacun, dans le top 10. Les enfants ne sont pas seuls acheteurs, les adultes aussi.
Prime aux grands classiques
« Dans cette période incertaine, les Français optent pour les grands classiques, qui ont fait leur preuve depuis des générations. Ces jeux vont permettre d'occuper et de fédérer toute la famille », souligne Frédérique Tutt, experte mondiale du marché du Jouet chez The NPD Group. La France est déjà le pays d'Europe où les ventes de jeux de société et de puzzles sont les plus élevées. En 2019, elles ont enregistré une croissance de 10 %, à 578 millions d'euros, selon NPD. Ce segment est le premier du marché (16 % en valeur), devant les poupées et les jeux de construction.
Avec la pandémie, ils retrouvent une place centrale dans les foyers. Un moyen de se retrouver, et de diminuer les tensions. Mais pas seulement. « En ce moment ces jeux sont le meilleur moyen de faire sortir les enfants de devant les écrans », estime Franck Mathais, le porte-parole de JouéClub. Quant au succès des puzzles, il s'explique par « le besoin d'avoir un projet dans le temps, alors qu'il y a peu de visibilité sur la fin du confinement, estime le spécialiste. C'est une activité récurrente, qui donne un objectif, et beaucoup de satisfaction quand il est atteint ».
Ventes en ligne
Si tous les magasins de jouets sont fermés, les achats en ligne sont possibles. L'an dernier, Internet au global a représenté 27 % des ventes. Si Amazon a réduit son activité aux secteurs prioritaires, il reste possible toutefois de commander. Les sites des enseignes comme JouéClub ou King Jouet sont aussi disponibles. Comme ceux de certains fabricants. Il faut juste s'armer de patience. Car les livraisons passent désormais seulement par La Poste, dont l'activité a été réduite. C'est aujourd'hui un motif d'inquiétude.
Sur le site de Schleich, le fabricant de figurines, la hot line croule sous les questions : avant toutes commandes, les internautes veulent s'assurer qu'ils pourront bien recevoir leur colis. Depuis le confinement, les ventes e-commerce du numéro un mondial des figurines ont été multipliées par 3 en France. Avec en vedette les animaux de la ferme. Le groupe allemand a mis en ligne des contenus pédagogiques, afin de créer de petites histoires. Un moyen aussi de réunir petits et grands.
L'activité pourrait repartir sur la Toile dans les prochains jours. Pâques est l'autre temps fort du marché du jouet après Noël. « Après 3 semaines de parties de Monopoly, les gens vont avoir envie de renouvellement, estime Franck Mathais. N'oublions pas aussi que chaque jour se fêtent des anniversaires. Il faut anticiper pour être sûr de recevoir les cadeaux à temps. C'est important, car cela crée aussi de la joie à leur réception ».
Lire aussi :
Coronavirus : les effets du confinement seront bientôt mesurables en France
Coronavirus : les géants du CAC 40 sont tous dans le rouge depuis le début de l'année