Impératif « Net Zéro » : des objectifs européens aux projets IT des entreprises
Une grande diversité de situations en fonction des secteurs
Vue de loin, l’équation paraît simple : il faut réduire drastiquement les émissions et dans le même temps, développer des moyens de capture efficaces des gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité carbone. En pratique, c’est plus compliqué. Il y a d’abord une grande diversité de situations, par pays et par secteur, et il est important d’anticiper les impacts sociaux économiques des changements à mettre en œuvre sur les territoires.
Du point de vue des secteurs, les principaux émetteurs sont l’énergie, les transports, le bâtiment, l’industrie et l’agriculture. Chacun s’inscrit dans une problématique spécifique. À ce titre, le secteur de l’énergie pourrait atteindre l’objectif en premier, aux alentours de 2045.
Pourtant, ce secteur fait face à une situation paradoxale. En effet, selon une étude du cabinet de conseil McKinsey, la demande nette en électricité devrait doubler d’ici 2050 pour atteindre 5 900 TWh sous l’impulsion de l’électrification de pans entiers de l’économie, notamment dans les transports. Globalement, il s’agit donc d’abaisser l’intensité carbone de la production d’un kilowatt-heure. La moyenne européenne est actuellement proche de 300gCo2/kWh, et révèle une forte disparité notamment avec la Pologne et la République tchèque, qui dépendent beaucoup d’énergies fossiles comme le charbon et le lignite. Quant à la France, elle s’appuie sur l’énergie issue du nucléaire.
@ChristianBurno Girl you and me both!!
— Syd (she/her) Thu Sep 24 19:14:07 +0000 2020
La décarbonation de ce secteur pourra s’opérer avec l’appui de technologies déjà disponibles qui devront se généraliser comme l’éolien ou le solaire et avec le perfectionnement des solutions de capture de CO2. D’autres défis seront également à relever tels qu’une meilleure interconnexion entre les régions, ou l’utilisation des surplus pour produire de l’hydrogène qui sera ensuite utilisé comme source de production stockable, défi clé de cette énergie.
Du côté des transports, la décarbonation passe principalement par une électrification et une hybridation, une plus grande efficience énergétique des moyens de transport, une utilisation de l’hydrogène et une réduction plus ou moins volontaire de la demande et des carburants alternatifs.
La performance de ces technologies reposera sur leur optimisation via la collecte des données opérationnelles que ces dispositifs produiront et leur valorisation par l’intelligence artificielle. Néanmoins, tout ne dépendra pas de la technologie. Les changements de mode de vie et de consommation auront également une influence forte. Les États et leur pouvoir de régulation devront permettre la création de cadres nouveaux et incitatifs, y compris par des investissements directs.
Il est clair que ces changements vont nécessiter des investissements colossaux, tant du secteur public que du secteur privé : 1 000 milliards d’euros par an d’ici 2050, tous secteurs confondus, selon l’étude citée ci-dessus.