Grignotées par la mer, les Maldives n’ont plus qu’une solution : s’adapter.
2 500 ans de vie maritime ont façonné la culture et l’identité des habitants des Maldives. Le pays compte 1 196 îles peu élevées, organisées en une double chaîne de 26 atolls, si plates qu’elles percent à peine l’horizon.
Les étrangers connaissent l’île pour deux raisons : les vacances à la plage et la probabilité que les Maldives deviennent le premier pays au monde rayé de la carte à cause de la montée des eaux. Felidhoo, l’île dont Thoiba Saeedh souhaite me montrer la culture et le mode de vie, n’est pas épargnée.
Alors que le changement climatique s’accélère, la petite nation essaie de gagner du temps, dans l’espoir que les dirigeants mondiaux réduiront leurs émissions de carbone avant la disparition inévitable des Maldives. L’archipel mise, à grands frais, sur la construction d’une île artificielle surélevée, qui pourrait accueillir la majorité de ses 555 000 habitants. Un cabinet de conception néerlandais prévoit en parallèle de construire 5 000 maisons flottantes sur des pontons ancrés dans un lagon à travers la capitale.
To be fair I think many parents are wondering how to keep the safe and fed on dwindling incomes and rising food pri… https://t.co/uzESlSKWwu
— BINWINNING Mon Jul 12 05:32:44 +0000 2021
Aux grands maux, les grands remèdes. À l’automne dernier, le président Ibrahim Mohamed Solid a averti les dirigeants mondiaux lors de la conférence des Nations Unies sur le climat qui s’est tenue en Écosse : « La différence entre 1,5°C et 2°C est la condamnation à mort des Maldives ». Cet appel à l’aide n’était pas le premier. Il y a 10 ans, le prédécesseur de Solih, Mohammed Nasheed, avait organisé une réunion de cabinet sous l’eau, en tenue de plongée, avant de proposer le déplacement de l’ensemble de la population des Maldives en Australie pour assurer sa sécurité.
La transition d’une vie insulaire sur Felidhoo par exemple, à celle sur la « Cité de l’Espoir », plateforme construite par l’Homme aux multiples gratte-ciels, s’accompagne d’un avertissement qu’il est primordial de prendre en compte, alors que le changement climatique n’épargne aucun continent : nous pourrions perdre notre identité avant de perdre nos lieux de vie. Et, le cas échéant, la survie des Maldives soulèvera une question : que parviendrons-nous à sauver et que perdrons-nous à jamais ?