La production d’électricité en France : ressources et statistiques
La production est la première étape de la chaîne de valeur de l'électricité. L'électricité peut être produite à partir de plusieurs sources, certaines ayant un impact plus important que d'autres sur l'environnement. Si les énergies fossiles dominent encore largement la scène internationale, qu'en est-il de la production d'électricité en France ?
Les différences sources de production d’électricité
Toutes les sources d’électricité proviennent de la transformation d’énergies primaires, directement présentes dans la nature (pétrole, bois, gaz naturel, etc.), en énergies secondaires produites par l’homme (par exemple la transformation de la chaleur en électricité dans les centrales thermiques). Une fois produite, l’énergie secondaire doit être transportée vers son lieu de consommation. L’électricité que reçoit le consommateur est appelée énergie finale.
Il existe 4 grands types d'énergie : mécanique, photovoltaïque, thermoélectrique et gravitationnelle. Certaines techniques de production sont anciennes de plus d'un siècle, comme les centrales au charbon, d'autres récentes, à l'instar de la géothermie pour de la biomasse. Certaines sont encore en cours de développement et pourraient bouleverser le paysage de la production d'électricité, comme les fours solaires, les usines marémotrices ou plus généralement les méthodes de gazéification de la biomasse.
Techniques de production anciennes | Techniques de production nouvelles | Techniques de production en développement (liste non exhaustive) |
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Barrage hydroélectrique | Panneaux solaires (centrales solaires photovoltaïques et thermodynamiques) | Gazéification de biomasse |
Centrale hydroélectrique (énergie hydroélectrique) | Géothermie (centrales géothermiques) | Thermoélectricité |
Centrale nucléaire (énergie nucléaire) | Biomasse | Four solaire (énergie solaire) |
Centrale au charbon (énergie thermique) | Force de la gravité hors barrage | Usine marémotrice (énergie marémotrice) |
Centrale au fioul (énergie thermique) | Hydrolienne (force des courants marins) | |
Centrale thermique au gaz (énergie thermique) | Énergie maréthermique | |
Éolienne (énergie éolienne) | Énergie des vagues |
Le nucléaire, source majoritaire de production en France
Le nucléaire est la source majoritaire de production d'électricité en France. Il y a sur le territoire français 58 réacteurs répartis dans 18 centrales. Le nucléaire est profondément ancré dans la culture électrique française. Développé dans les années 1950-1960, il prend son veritable essor dans les années 1970 sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, à la suite du choc pétrolier. Mais aujourd'hui, la filière nucléaire est contestée par les mouvements écologistes dont la voix porte de plus en plus sur cette question.
Le nucléaire, une passion française
Le nucléaire civil s'est développé en France au sortir de la seconde guerre mondiale, comme dans un certain nombre d'autres puissances nucléaires. Mais l'histoire de l'atome en France commence bien avant 1945, au travers des figures scientifiques prestigieuses comme Marie Curie. Elle est ensuite transmise dans les écoles qui forment des générations d'ingénieurs. On peut donc parler d'une vraie culture du nucléaire en France.
Le parc nucléaire français
Le parc nucléaire français est composé de 58 réacteurs répartis sur 19 sites. Ils sont tous de deuxième génération. C'est à dire qu'ils ont été construits avec la même technologie, dans laquelle de l'eau sous pression sert à transporter la chaleur produite par les réactions nucléaires. 12 réacteurs sont aujourd'hui arrêtés, dont 9 sont en cours de démantèlement. Les autres vont voir leur durée de vie prolongée lors de l'opération de grand carénage. En effet, l'ensemble des réacteurs français ont été construits entre les années 1960 et les années 1980. Beaucoup arrivent en fin de vie.
Les EPR
Les EPR sont une nouvelle génération de réacteurs nucléaires. Ils ont été présentés dans les années 1990 comme "évolutionnaires" et non "révolutionnaires" par rapport aux REP classiques. Ils promettent d'être plus sûrs et plus performants. Ils produiraient également moins de déchets et de rejets. Il y a aujourd'hui 4 chantiers d'EPR dans le monde : Olkilvoto en Finlance, Flamanville en France et deux EPR pour la ville de Taishan en Chine. Un autre projet est à l'étude à Hinkley Point. C'est Areva, une des entreprises piliers et historique de la filière nucléaire française.
Tous les chantiers des EPR ont connu une explosion des délais et des coûts. L'Autorité de sûreté nucléaire a également constaté que les cuves de 2 réacteurs (Flamanville et Taishan) présentent de sérieuses faiblesses. Cette nouvelle pose des problèmes importants, car elles laissent présager une interdiction d'utilisation, ce qui aurait des conséquences industrielles et financières catastrophiques. Ces retards, des failles et cette explosion des coûts questionnent la rentabilité des EPR.
Le grand carénage
Un autre défi attend la filière nucléaire française : le grand carénage des centrales nucléaires. Suite à la catastrophe de Fukushima en 2011, de nouvelles normes de sécurité ont été mises en place pour les centrales françaises, qui arrivent pour beaucoup en fin de vie. Le grand carénage vise à prolonger la durée de vie des 58 réacteurs français de 40 à 60 ans. Si le chantier a été initialement estimé à 55 milliards, la Cour des comptes a revu le devis à la hausse.
Les énergies fossiles toujours utilisées en France
Début 2016, EDF a annoncé la fermeture de ses centrales au fioul en 2018 (Porcheville dans les Yvelines et deux tranches de la centrale de Cordemais en Loire-Atlantique). Cette annonce fait suite à l’arrêt de la production de deux tranches de la centrale d’Aramon (Gard) en avril 2016. À terme, la fermeture de ces centrales au fioul représente une perte de 5,2 gigawatts de capacités de production, soit la moitié du parc thermique d'EDF. Les centrales thermiques jouent encore un rôle essentiel, car elles peuvent être mise en route très rapidement. Elles sont une solution pour pallier les pics de consommation, même s'il s'agit d'une solution particulièrement polluante. Elles posent aussi des problèmes de souveraineté énergétique. En effet, la France doit importer les matières premières qui servent à faire fonctionner ces centrales.
Progression des énergies renouvelables en France
Les énergies renouvelables, de plus en plus plébiscitées par les citoyens et les pouvoirs publics, ont connu un essor important ces dernières années. La France, par sa taille et son climat, a un bon potentiel pour devenir un pays moteur dans le développement des énergies renouvelables, même si le nucléaire reste encore bien ancré dans la culture française.
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L’énergie hydraulique
L'énergie hydraulique est la première source d'énergie renouvelable en France (et dans le monde). Elle repose sur un principe connu depuis plusieurs siècles, que l'on retrouve dans les moulins à eau : la force du courant fait tourner une turbine. Sauf qu'au lieu d'activer une meule de pierre pour moudre le blé, elle crée de l'électricité en activant un alternateur dans lequel interagissent cuivre et aimants. Il y a en France 2300 installations hydrauliques, de plus ou moins grande taille. Près de 82% de la production française est assurée par 4 régions : Rhônes-Alpes, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Midi-Pyrénées et Alsace. L'hydraulique est l'énergie renouvelable la plus utilisée en France et dans le monde. Pour autant, les politiques publiques parient plus sur d'autres sources d'énergie renouvelable car les centrales hydrauliques n'ont pas un impact neutre sur les écosystèmes et que le potentiel hydraulique français est dejà bien exploité.
L’énergie éolienne
L'énergie éolienne est peut-être la source de production d'énergie renouvelable la plus visible pour une grande majorité de Français. Il n'est en effet pas rare d'apercevoir un champ d'éoliennes en circulant sur les routes et les autoroutes de le France. Si la part de l'électricité d'origine éolienne n'était que de 4,3% en 2016, elle est, en 2020 de 7,9%. Ce qui en fait la 3ème source d'électricité du pays. La France est le 3ème pays producteur éolien en Europe derrière l'Allemagne et l'Espagne et le 7eme dans le monde. Du fait de sa taille et de sa position géographique, la France est le deuxième gisement éolien en Europe, derrière la Grande Bretagne. Gisement que l'ADEME est chargée de cartographier.
Les éoliennes françaises fonctionnent en moyenne 80% du temps, en fournissant une puissance variable. En effet, c'est une source d'électricité soumise aux aléas météorologiques difficilement prévisibles et encore moins maîtrisable. Cependant, le gisement éolien français n'est pas encore intégralement exploité : le développement de l'énergie éolienne en France est donc tout à fait possible.
L’énergie solaire
L'énergie solaire est aussi bien connue des Français. Contrairement aux autres sources d'énergie, le solaire est avant tout utilisé dans le cadre de l'autoconsommation. Il est une solution pratique et soutenable pour les habitations éloignées des réseaux électriques. Ce qui explique pourquoi la grande majorité des installations en service sont de faible puissance. Installations que l'on retrouve majoritairement dans le Sud-Ouest et sur la côte Méditerranéenne, les régions les plus ensoleillées de France. Cependant, quand on sait que le premier pays producteur d'énergie solaire est l'Allemagne, on constate que la France a encore une belle marge de progression.
Le mix énergétique à la française
Le mix énergétique désigne la répartition des différentes sources d’énergie (nucléaire, hydroélectrique, éolien, solaire, etc.) qui sont utilisées pour produire une énergie, en l’occurrence l’électricité. De fait, afin de satisfaire ses besoins en énergie, chaque pays utilise dans des proportions différentes les sources d’énergie, qu’il en dispose par sa production nationale ou qu’il en importe. En France, la production électrique est dominée par l’énergie nucléaire qui représente près des trois quarts de la production totale. L’importance de l’énergie nucléaire dans le mix énergétique s’explique notamment par des choix stratégiques passés, à l’instar du déploiement d’un programme nucléaire civil de 1958 à 1970.
Un mix énergétique plutôt original alors que près de 70% de la production électrique mondiale est dominée par les énergies fossiles. Le système de production nucléaire, généralisé à la suite du premier choc pétrolier de 1973 afin de réduire la dépendance énergétique, permet de couvrir une grande partie de la consommation française mais aussi d’exporter du courant électrique en Europe. Aujourd’hui, il existe 19 centrales nucléaires en France pour 58 réacteurs.
En 2020, le mix électrique français a quelque peu évolué. En effet, le contexte de la crise sanitaire a entraîné une baisse de la production nucléaire, conséquence de la dégradation de la disponibilité des centrales nucléaires, mais également une baisse de la production thermique à combustion fossile au profit de l'éolien. En effet, en 2020 et selon la RTe, l'éolien devient la 3ème source d'électricité en France avec 39,7 TWh contre 37,6 TWh pour le thermique et se place derrière le nucléaire et l’hydraulique.
Source : Bilan électrique français 2020 par la RTe, le gestionnaire du Réseau de Transport d’Electricité français.
Stockage de l’électricité : où en est-on ?
Le stockage est un vecteur énergétique très prometteur dans la décarbonisation des usages énergétiques.Direction générale à l'énergie et au climat
Contrairement aux énergies primaires comme le gaz, le pétrole ou le charbon, l'électricité se stocke difficilement. Jusque dans les années 1980, les solutions de stockage étaient rares, peu fiables et excessivement onéreuses. Par ailleurs, les problématiques liées au réchauffement climatique n'étaient pas encore très prégnantes dans l'opinion publique. Changement de paradigme dans les années 2010 : le stockage de l'électricité devient de plus en plus incontournable. La Commission européenne en fait un de ses chantiers prioritaires, comme l'atteste le document "Énergie 2020 - Stratégie pour une énergie compétitive, durable et sûre". Le stockage doit répondre à 4 grands enjeux en France
Les principaux producteurs d’électricité en France
Les trois principaux producteurs d’électricité en France sont EDF, Engie (ex-GDF Suez) et E.On.
EDF, le producteur historique d'électricité
EDF est le 1er électricien mondial, avec 37,6 millions de clients dans le monde, 71,2 milliards d'euros de chiffre d'affaire et 619,3 TWh de production d'électricité. Il rassemble 154 845 collaborateurs en France et à l'étranger et investit 12,6 milliards d'euros en 2015..
Retour sur l'histoire d'EDF...Dans l'immédiat après-guerre, la loi du 8 avril 1946 établit la nationalisation des sociétés privées de production, de transport et de distribution d’électricité. Un Établissement Industriel à caractère Industriel et Commercial est créé afin de gérer les actifs des sociétés nationalisées : Électricité de France, plus connue sous le nom d’EDF. Elle ne bénéficie toutefois du statut de monopole que pour le transport et les importations d’électricité. En effet, des producteurs d’électricité perdurent, parmi lesquels la SNET (Société Nationale d’Électricité Thermique) ou encore la SHEM (Société Hydroélectrique du Midi). Mais attention, ces entreprises ne sont autorisées à vendre de l’électricité qu’à EDF. La production devient, pourtant, au fil du temps séparée du monopole de transport. Aussi, l’existence de ces monopoles est progressivement défaite à partir des années 2000 dans toute l’Union européenne tandis que la libéralisation du secteur est en marche.
Engie, le 2eme producteur du marché français
Souvent connu pour ses activités dans le gaz naturel ou le gaz naturel liquéfié (GNL), Engie exerce également un rôle incontournable sur le marché de l'électricité. Le groupe se définit lui-même comme "un acteur mondial de l'énergie et expert dans 3 métiers : électricité, gaz naturel, services à l'énergie." De fait, Engie exploite un des plus grands parcs électriques du monde avec une capacité de production d'électricité de 115,3 GW. En février 2016, Engie a annoncé un plan de transformation sur trois ans en vue d'accélérer son virage stratégique vers les énergies renouvelables. Le groupe entend valoriser les énergies bas carbone, les services énergétiques et les activités à prix régulés ou contractés, moins risquées que celles exposées aux prix de marché.
Le groupe Engie exerce plusieurs fonctions. Producteur d'électricité, fournisseur historique de gaz naturel... Il commercialise également des offres de marché pour l'électricité et est, à cet égard, le concurrent direct d'EDF !
Retour sur l'histoire d'Engie...Deuxième producteur d'électricité en France et dans le monde, Engie est d'abord issu d'une aventure européenne : le groupe est en effet né du rapprochement de plusieurs grandes entreprises de l'industrie française et belge, à l'instar de la Société Générale de Belgique, la Compagnie Universelle du Canal Maritime de Suez, la Société Lyonnaise des Eaux et de l'Eclairage mais encore Gaz de France. Le groupe prend son essor à la première moitié du 19ème siècle, plus précisément en 1834, alors que la Société du Canal de la Sambre à l'Oise est inaugurée à Paris pour acheminer du charbon de Charleroi vers le bassin parisien. L'ancêtre d'Engie était donc franco-belge ! En 1880, la Société Lyonnaise des Eaux et de l'Eclairage est créée à Paris. Un peu plus d'un demi-siècle plus tard, la loi du 8 avril 1946 établit la nationalisation des sociétés privées de production, de transport et de distribution d’électricité. Gaz de France (GDF) est créé en même temps que son pendant pour l'électricité, EDF. En 2008, soit un an après la libéralisation du marché de l'énergie, GDF Suez naît de la fusion entre Suez et Gaz de France... pour finalement devenir Engie en 2015.
Quelle est la différence entre les producteurs et les fournisseurs d'électricité ?
S’il est le principal interlocuteur des consommateurs, le fournisseur n’intervient qu’en dernière ligne au niveau de la chaîne de valeur de l’électricité. Il n’en reste pas moins qu’il est un acteur essentiel du marché de l’électricité. À la fois acheteur et revendeur d’électricité, il est en charge de la commercialisation de l’électricité aux particuliers et aux professionnels.
En France, le marché de l'électricité est organisé en quatre pôles.
- La production d’électricité : le secteur regroupe trois acteurs principaux (EDF, Engie et E.On) qui assurent plus de 95% de la production d’électricité en France. Les producteurs d’électricité sont en concurrence en vue de proposer une énergie au meilleur prix.
- Le transport de l’électricité : il consiste en l’acheminement sur les grands axes du réseau électrique jusqu’au lieu de distribution et en le contrôle de l’équilibre global du système électrique. En France, Réseau de Transport d’Électricité (RTE) est le gestionnaire de réseau public chargé des infrastructures de transport (construction, entretien, gestion, etc.). Il exerce un monopole régulé par la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE).
- La distribution de l’électricité : il s’agit de distribuer aux clients finaux l’électricité qui est acheminée grâce aux grandes lignes du réseau. En grande majorité, la distribution de l’électricité est assurée par Électricité Réseau Distribution France (Enedis, anciennement ERDF) ou par des Entreprises Locales de Distribution (ELD). Comme pour le gestionnaire de réseau de transport, les gestionnaires de distribution d’électricité exercent des monopoles régulés par la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE).
- La commercialisation de l’électricité : elle correspond à l’activité de vente d’électricité aux consommateurs finaux et consiste à vendre au détail de l’électricité. Cette activité est exercée par les fournisseurs qui achètent l’électricité sur le marché de gros aux producteurs. Elle est ouverte à la concurrence : depuis 2007, particuliers et professionnels ont le choix entre les offres d’électricité du fournisseur historique (EDF) et des fournisseurs alternatifs Total Direct Énergie, Cdiscount, Planète Oui…). Ces derniers proposent souvent des offres plus avantageuses que celles du fournisseur historique.
Mais alors... quel rôle joue EDF en France ?En France, EDF a une double casquette ! Il est à la fois producteur d'électricité et fournisseur historique.
La production d’électricité dans le monde
Dans tous les pays du monde, l’électricité contribue au développement économique. Généralement, l’augmentation de la production électrique s’accompagne d’une amélioration de la qualité de vie ainsi que de la création de richesse. Selon l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), la production moyenne d’électricité a augmenté de 3,4% par an entre 1973 et 2013 dans le monde. En 2014, la production électrique a cependant connu une baisse de 0,8% dans les pays de l’OCDE, en raison de l’abandon progressif des énergies fossiles : -17,1% pour le pétrole, -3,4% pour le charbon et -1,2% pour le gaz naturel. Une tendance qui touche surtout les centrales thermiques.
Source : Mix énergétique mondial par BP Statistical Review of World Energy, juin 2021
Les principaux producteurs d’électricité dans le monde
La prédominance des énergies fossiles
Les énergies fossiles constituent toujours les premières sources d’électricité dans la plupart des pays du globe. En 2013, elles représentaient 67,5% de la production électrique mondiale. Bien que d'année en année leur part dans le mix énergétique mondial baisse, en 2020, les énergies fossiles ont encore compté pour plus de 60% de la production mondiale d'électricité (61,3%). Le pétrole reste dans une large mesure la principale source d’énergie consommée au niveau mondial (31,2% de la consommation d’énergie primaire dans le monde en 2020).
Les énergies fossiles désignent l’énergie produite à partir de roches issues de la fossilisation de substances naturellement présentes dans le sol de la terre. Elles apparaissent sous trois formes : le pétrole, le gaz naturel et le charbon / houille. Elles sont en quantité limitée et ne sont pas renouvelables. Leur combustion entraîne des gaz à effet de serre.
À ce titre, la France fait office d’exception : si les énergies fossiles sont encore très répandues dans l’Hexagone, elles le sont assez peu pour la production d’électricité. Ainsi, l’usage du pétrole est dominant dans les transports et la production de chauffage, mais pas du tout dans la production électrique. Cela étant, les centrales thermiques basées sur la combustion du charbon, du pétrole et du gaz naturel restent d’importance dans la mesure où elles permettent de fournir de l’électricité en cas de pics de consommation imprévus, par exemple en plein hiver. En France, ce type de centrales ne fonctionnent en moyenne que quelques centaines d’heures par an afin d’assurer l’équilibre entre l’offre et la demande. Si elles sont rapides à mettre en service, elles émettent beaucoup de CO2 par MWh produit et ont un coût marginal de production très élevé. En 2015, le parc français au fioul n’a ainsi fourni que 0,6% de la production alors qu'il représente 6,7% des capacités installées.
Les énergies renouvelables en progression
Les énergies renouvelables progressent partout dans le monde, en particulier dans les pays développés. La Chine reste le leader incontesté. Elle possède 4 des plus grandes centrales hydrauliques au monde et devance de très loin ses concurrents dans le domaine du photovoltaïque. Le développement des énergies renouvelables est renforcé par une baisse globale des coûts. En Argentine, au Chili, en Inde, en Jordanie, en Inde, en Jordanie, en Arabie Saoudite ou encore dans les Emirats arabes unies, le prix du kWh est descendu à 0,003 dollar, soit un prix défiant toute concurrence. En outre, les énergies renouvelables font aujourd'hui l'objet d'investissements deux fois plus importants que les énergies fossiles, pour lutter contre le réchauffement climatique.
Cependant, les centrales hydrauliques restent la première source d'énergie renouvelable. Sur les 10 plus grosses centrales du monde, toutes catégories confondues, 9 sont des barrages. Cependant, l'exploitation de la puissance hydraulique n'est pas sans poser problème pour l'environnement. La construction d'un barrage perturbe les écosystèmes et entraîne des déplacements de population parfois importants. Prenons le cas du barrage des Trois Gorges, en Chine, qui est à ce jour la plus grande centrale de production d'électricité au monde. Il a inondé 600km2 de terres agricoles. Il fait partie des facteurs aggravants qui ont causé la disparition du dauphin de Chine. Enfin, il a entraîné le déplacement de près de 2 millions d'habitants de la région, sans l'aide du gouvernement.
Par ailleurs, la progression des énergies renouvelables se fait surtout au détriment nucléaire. En effet, on constate que seule la part du nucléaire dan la production mondiale a diminué de manière sensible face à la hausse des énergies vertes. En revanche, la part des énergies fossiles reste stable. Il s'agit toujours de la première source d'énergie, alors même qu'elle est la source d'énergie la plus problématique pour l'environnement. Or la COP23 a pointé l'urgence climatique dans laquelle se trouve la planète. Le développement des énergies renouvelables devrait s'accélérer pour tenir les objectifs fixés par la COP21.
Top 10 des producteurs d'électricité dans le monde
Classement | Nom de l'entreprise | Pays d'origine | Date de création | Puissance installée |
---|---|---|---|---|
1. | China Huaneng Group | Chine | 1985 | 151 gigawatts |
2. | EDF | France | 8 avril 1946 | 134,2 gigawatts |
3. | Engie (ex GDF Suez)GDF Suez devient Engie le 24 avril 2015 | France | 22 juillet 2008 | 115,3 gigawatts |
4. | China Datang | Chine | 2002 | 113,8 gigawatts |
5. | Enel | Italie | 27 novembre 1962 | 96,1 gigawatts |
6. | E.On | Allemagne | 16 juin 2000 | 46,5 gigawatts |
7. | Kepco (Korea Electric Power Corporation) | Corée du Sud | 1961 | 66,9 gigawatts |
8. | Tepco (Tokyo Electric Power) | Japon | 1er mai 1951 | 63 gigawatts |
9. | Iberdrola | Espagne | 1992 | 45,2 gigawatts |
10. | RWE | Allemagne | 1898 | 40 gigawatts |
Derniers chiffres obtenus en avril 2017. Certains producteurs n'ont pas encore publié leurs données pour 2016.
Où la France se situe-t-elle en termes de production électrique dans le monde ?
En France, la production électrique est dominée par l’énergie nucléaire qui représente près des trois quarts de la production totale. L’importance de l’énergie nucléaire dans le mix énergétique s’explique notamment par des choix stratégiques passés, à l’instar du déploiement d’un programme nucléaire civil de 1958 à 1970. Un mix énergétique plutôt original alors que près de 70% de la production électrique mondiale est dominée par les énergies fossiles. Le système de production nucléaire, généralisé à la suite du premier choc pétrolier de 1973 afin de réduire la dépendance énergétique, permet de couvrir une grande partie de la consommation française mais aussi d’exporter du courant électrique en Europe.
Les énergies renouvelables se développent également en France. La France se situe au 3ème rang européen et au 7ème rang mondial pour la production éolienne. Au niveau mondial, la France reste toujours très loin derrière la Chine, géant incontestable du secteur.
- Environnement : les systèmes de stockage doivent prendre en compte l'ensemble des enjeux environnementaux. A quoi bon une batterie qui permettrait de stocker de l'énergie renouvelable mais qui serait elle-même polluante à produire et à recycler ?
- Economie : il est nécessaire que la valorisation du stockage soit être intégrée dès la conception du dispositif ;
- Innovation : il est important d'accompagne le développement des procédés industriels ;
- Juridique : il faut définir le cadre institutionnel et réglementaire qui va accueillir et accompagner le stockage de l'énergie.
- EDF (Électricité de France) est le premier producteur d’électricité en France et dans le monde par les quantités d’électricité produites. Il exploite le premier parc de production nucléaire mondial. Créé au sortir de la Seconde Guerre mondiale, en 1946, il s’agit d’une société anonyme (SA). Son capital est détenu à 84,5% par l’État français. La production électrique d’EDF au niveau mondial se répartit comme suit (chiffres 2014) : 54% d’énergie nucléaire, 16% d’énergie hydraulique, 16% de thermique fossile hors gaz, 9% de cycle combiné gaz et cogénération et 5% d’énergies renouvelables (autres). Le chiffre d’affaires du groupe français était de 75,59 milliards d’euros en 2013, dont 39,9 milliards d’euros en France.
- Engie (ex- GDF Suez) est le deuxième producteur d’électricité en France et dans le monde. Il est également le troisième plus grand groupe mondial dans le secteur de l’énergie (hors pétrole). Principalement spécialisé dans la production de gaz naturel, l’énergéticien a dopé sa production électrique en se rapprochant de l’entreprise d’électricité britannique International Power en 2010 qui détient plus de 50 centrales électriques dans le monde. Dans l’Hexagone, Engie exploite près d’un quart du parc de production hydraulique. L’énergie hydraulique représente près de 40% de sa production ; c’est 50% pour les énergies renouvelables.
- E.On est une entreprise née de la fusion des groupes allemands Veba et Viag en l’an 2000. Résolument européenne, cette société d’origine allemande s’est imposée sur le marché de l’énergie français au moment de l’ouverture à la concurrence. En 2008, E.On a racheté la Société Nationale d’Électricité et de Thermiques (SNET) ce qui lui a permis d’investir la production électrique d’origine thermique.