Ardèche - Énergie : Le CNPE de Cruas au rapport

Cruas-Meysse : Ne dérogeant pas à la tradition, le directeur du CNPE de Cruas-Meysse, Janick Jacquemard, présentait le bilan 2021 et les perspectives 2022 de la centrale nucléaire à la presse, mardi 18 janvier dernier. Au programme : la préparation du Grand Carénage* en maintenant, dans le même temps, l’ensemble des activités de production et de sûreté/sécurité de la centrale.

Malgré le contexte sanitaire induisant une réorganisation du temps de travail, la centrale nucléaire de Cruas-Meysse a maintenu le même niveau de production d’électricité que l’an passé (21,7 milliards de kilowattheures en 2021 vs 21 Md de kwh en 2020) tout en assurant le même niveau de sûreté et de sécurité pour les installations, les salariés EDF et les salariés des entreprises prestataires.

La production de Cruas compte pour 5% de la production nucléaire française et 40% de la production en Auvergne Rhône Alpes.

Sûreté/sécurité : une bonne élève

Côté sûreté/sécurité, la centrale est plutôt « vertueuse sur ces 5 dernières années malgré deux arrêts automatiques sans conséquence en 2021 », indique Janick Jacquemard, directeur de la centrale arrivé en septembre 2021. Seul un incident, soumis à enquête, a sorti la centrale de sa linéarité. Il s’agit d’un défaut de radioprotection détecté sur l’un des salariés qui intervenait dans une zone non dangereuse. « Il a été en contact avec une substance radioactive au niveau de son cou, mais nous ne savons pas comment ni pourquoi. Les recherches sont toujours en cours ». Néanmoins, le salarié en question n’encourt aucun danger, assure le directeur, au regard de son taux de contamination, bien inférieur à la limite réglementaire de 20 msv.

Le mise en service, cette année, du laboratoire Sherlock participera à optimiser la sécurité et la sûreté puisqu’il est dédié au vieillissement des générateurs de vapeur irradiés. Un projet qui s’inscrit, en toute logique, dans les perspectives du Grand Carénage.

Une énergie propre

En Auvergne Rhône-Alpes, 100% de la production d’électricité est décarbonée (97% en France). « Nous avons permis d’éviter 7 millions de tonnes de CO2 cette année, par rapport à la même quantité de kWh produite avec le mix moyen européen (300 g de CO2 par kWh) » poursuit le directeur. « Le principe de consommation veut que l’on utilise d’abord les énergies renouvelables, qui sont ensuite complétées par le nucléaire ». Cruas a d’ailleurs produit en 2021, 9,7 millions de kilowattheures d’énergie éolienne (7,18 M kwh en 2020), ce qui représente 2800 tonnes de CO2 évitées, et 4,75 millions de kilowattheures d’énergie solaire (1,62 M de kwh en 2020), soit 1400 tonnes de CO2 évitées.

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Les perspectives en 2022

« Notre projet en 2022 est de poursuivre notre collaboration avec les collectivités locales, de faire vivre le tissu économique local, de poursuivre la construction du nouveau centre de crise local jusqu’en 2024, et de construire un nouveau parking pour accueillir les équipes du Grand Carénage ».

Avec une contribution fiscale de 71 millions d’euros, la centrale participe au dynamise économique. Plus localement, la centrale effectue 40% de ses achats localement, dont 8,5 M € en Ardèche. « Un chiffre qui augmente chaque année, car c’est notre volonté de participer activement à la vie économique du territoire ».

* Le Grand Carénage est un programme industriel de rénovation et de modernisation des centrales nucléaires existantes. Il comporte un ensemble de projets regroupés selon trois catégories d’activités : rénover ou remplacer les gros composants arrivant en fin de vie technique ; réaliser les modifications nécessaires à l’amélioration de la sûreté ; assurer la pérennité de la qualification des matériels après 40 ans.

Cherche plateau technique pour le grand carénage

Dans le cadre du Grand Carénage de la centrale nucléaire Cruas / Meysse, l’État demande, avec l’appui de la Région, aux collectivités voisines de se préparer à l’afflux d’intervenants extérieurs sur le territoire. A partir de 2024 et pour 4 ans, la centrale de Cruas accueillera jusqu’à 4500 personnes sur son site prévu pour un flux de moins de 2000 en pic d’activité.

L’un des volets du grand carénage concerne l’emploi et la formation : 11 métiers sont identifiés comme étant déjà en tension sur le territoire et seront nécessaires au programme nucléaire. Face à ce constat, un plateau technique de formation doit se mettre en place.

L’État a transmis un cahier des charges aux territoires de proximité afin qu’ils proposent des lieux potentiels d’accueil et de développement de ce plateau (1000 m² minimum, pouvant accueillir jusqu’à 70 stagiaires/an). Le choix du site reviendra, in fine, à l’Etat qui devra se prononcer au plus tard le 14 février prochain.