Suzuki. « Nous avons scellé un partenariat avec nos concessionnaires »
L’argus. Cette année, Suzuki se hisse en première position du classement de la Cote d’amour des constructeurs. Quelles sont les raisons de ce succès selon vous ?Stéphane Magnin, directeur commercial de Suzuki France. C’est un peu difficile à dire parce que nous sommes notés par nos partenaires. Mais je crois que nous avons scellé un vrai partenariat avec nos concessionnaires. Je pense qu’ils saluent la proximité que nous avons avec eux et qui s’est renforcée avec la crise sanitaire. Durant cette période, nous avons mis en place plusieurs choses en association avec eux. Il y a également l’attractivité de notre gamme 100 % hybride qui entre en ligne de compte, tout comme la simplicité dans nos rapports avec nos concessionnaires ou l’efficacité de nos politiques commerciales. Et puis notre politique de rémunération à plusieurs strates est simple. Nous mesurons l’indice de satisfaction clientèle, mais la rémunération n’y est pas conditionnée. Nous sommes là pour améliorer les choses ensemble. Quand ça ne va pas chez un concessionnaire, nous réalisons par exemple des formations. Nous entretenons aussi une forte proximité avec nos forces de vente, grâce notamment à notre rassemblement annuel qui permet de se retrouver et d’échanger. Je dirais également qu’il n’y a pas beaucoup d’administratif, puisque au siège de Suzuki France seule une quarantaine de personnes est dédiée à la vente et à l’après-vente de la partie automobile. Dans les concessions, nous n'avons donc pas besoin d’avoir une personne dédiée à la gestion administrative avec le constructeur. Tout cela se voit sur le podium relatif à l'endurance car, sur la moyenne des six dernières années, nous sommes le troisième constructeur. Ce podium est au moins aussi important parce qu'il salue un travail de fond.À LIRE. Cote d'amour des constructeurs. Le palmarès de l'édition 2021Quels sont vos axes d’amélioration ?La note concernant nos plans de communication après-vente a un peu baissé. On a été très imaginatifs pendant la période du Covid, en étendant par exemple l’assistance à l’ensemble du parc roulant, quel que soit l’âge de la voiture. Car, pour nous, quelqu’un qui doit rouler pendant le confinement est essentiel à la société. Ensuite, nous sommes revenus à des campagnes après-vente plus classiques. Il faut donc peut-être effectuer quelques modifications. C’est aussi le cas en matière de vente de véhicules d’occasion, où nous avons à peine obtenu la moyenne, même si ce n’est pas un vrai problème chez nous car on en génère très peu.À LIRE. Toyota, Honda, Mazda, Nissan, Suzuki... toutes les futures japonaisesComment se porte votre réseau de distribution ? Sera-t-il rentable en 2021 ?Aujourd’hui, il y a 207 points de vente Suzuki pour 173 contrats et 143 investisseurs. Le réseau n’est donc pas très concentré et le taux de fidélité est important, ce qui explique nos bonnes relations. Il ne reste que quelques zones libres aujourd’hui, situées dans les Yvelines, l’Essonne, à Nantes et Bordeaux. Au premier semestre 2021, le réseau affiche une rentabilité moyenne d’environ 1,45 %. Avec la chute des volumes due à la pénurie de semi-conducteurs, nous pensons qu’elle tournera autour de 1,2 % à la fin de l’année.À LIRE. Les mille et une vies de SuzukiSur les dix premiers mois de l’année, Suzuki a immatriculé 19 235 voitures en France (+ 14,7 %), soit presque autant que sur l’ensemble de l’exercice 2020 (19 654 immatriculations), ce qui vous permet d’obtenir une part de marché de 1,39 % contre 1,2 % en 2020. Est-ce conforme à vos objectifs ?Nos objectifs consistaient à rester autour de 1,4 % de part de marché et, si possible, à progresser. Dans un marché à la baisse, nous avions un bon niveau stock, ce qui nous a permis de plutôt bien passer cette crise de l’offre sur les neuf premiers mois de l’année. Mais là, ça recommence à tomber. Notre ambition consiste à rester entre 1,4 et 1,5 % de part de marché cette année, mais aussi sur le long terme. Nous avions prévu d’écouler 26 000 à 27 000 unités cette année, nous serons plutôt à 24 000 unités, en incluant environ 2 500 Jimny VU, qui sont importants pour la rentabilité du réseau.À LIRE. Cote d'amour 2021. L'activité véhicule neuf vue par les distributeursÊtes-vous touché par la pénurie de semi-conducteurs ? Quels sont les délais de livraison actuels ?La production de nos usines japonaises est perturbée depuis le mois d’août, et nous en subissons les conséquences aujourd’hui puisqu’il faut compter trois mois de logistique entre le Japon et l’Europe. Les difficultés d’approvisionnement seront les plus importantes entre novembre 2021 et au moins avril 2022 car il y a encore des coupures de production prévues en décembre. Notre usine de Hongrie, qui assemblera les Vitara et S-Cross, a également connu des difficultés d’approvisionnement pour un certain nombre de pièces arrivant par conteneurs, mais cela va se résorber plus facilement. Il y a encore un peu de stock en concession, mais il se raréfie et les délais de livraison atteignent cinq à six mois.À LIRE. Cote d'amour 2021. L'activité occasion vue par les distributeursSuzuki est traditionnellement fort sur le canal des particuliers. Est-ce une source de satisfaction pour vous ? Comment expliquez-vous votre baisse sur ce canal en 2021 (64,9 % fin octobre contre 72 % en 2020) ?Cela reste très haut malgré tout ! Nous n’avons jamais réalisé de ventes tactiques, notamment à des loueurs de courte durée. On ne voulait pas en faire, même si on en a réalisé quelques-unes cette année à la demande de certains concessionnaires. Notre réseau s’est donc beaucoup focalisé sur les particuliers. C’est comme ça depuis que Suzuki est arrivé en 1992 en France, où nous avons vendu plus de 420 000 voitures. Aujourd’hui, nous allons chercher des relais de croissance sur le B2B et les professions libérales. Grâce à nos motorisations hybrides, nous commençons à entrer dans les flottes. C’est un long processus qui occupe un spécialiste dédié au siège. Nous avons par exemple obtenu un marché auprès de l’ONF avec l’Ignis à quatre roues motrices. Nous allons en livrer 150 cette année. La société d’auto-partage Citiz nous prend aussi pas mal de Swift. Il faut qu’on poursuive car c’est un vrai relais de croissance.À LIRE. Prise en charge en garantie. Les constructeurs les plus généreuxQuels sont vos objectifs pour le marché français en 2022 ?Ce sera une année riche en sorties produits, avec notamment un nouveau S-Cross qui sera lancé en début d’année. Nous nous mettons en ordre de marche pour aller chercher 27 000 voitures et tout faire pour conserver une part de marché de 1,4 ou 1,5 %. Mais cela va dépendre de la sortie de la crise des semi-conducteurs.À LIRE. Pièces de rechange. Délais et prix : le classement par marqueQuels seront les temps forts dans les prochains mois ?Nous avons un partenariat avec une course de chiens de traîneau dans les Alpes en janvier, qui s’appelle la Grande Odyssée. Nous en profiterons pour présenter le nouveau S-Cross à la presse. Ensuite, le Vitara hybride rechargeable sera lancé en avril ou mai. Et puis nous allons essayer d’obtenir un maximum de production des usines pour les Swift et Ignis, qui sont nos deux porte-drapeaux et représentent 45 % de nos ventes en France.