Comment la production de « Haute couture » a recréé l'ambiance des ateliers Dior
Le milieu de la mode fascine encore et toujours. Mais rares sont les longs-métrages à s’intéresser aux fondamentaux : le travail des petites mains sans qui aucune fashion week ne serait possible. Dans son deuxième film, Haute couture (en salles le 10 novembre), l’écrivaine et réalisatrice Sylvie Ohayon met en lumière cette démarche artisanale sous couvert de fiction. Il est question d’une première d’atelier au sein de Dior, Esther (Nathalie Baye), qui prend sous son aile une jeune fille perdue, Jade (Lyna Khoudri), pour lui apprendre les rudiments du métier.
Pour un maximum de réalisme, la production a fait appel à la consultante Justine Vivien. Collaboratrice régulière du septième art (Un long dimanche de fiançailles, Yves Saint Laurent, etc), cette experte travaille aussi au sein de Dior Héritage, service dédié à la remise en état des pièces anciennes de la maison. « J’ai une formation de costumière historique. Je sais donc tout des techniques des années 50 et 60. J’ai également fait des missions d’intérim chez Dior pendant la semaine de la haute couture », explique-t-elle.
Forte de ses différentes casquettes, Justine Vivien était donc la candidate idéale. À sa première rencontre avec la réalisatrice Sylvie Ohayon, elle parle tissus et haute couture, « des éclairs dans les yeux ». Elle s’implique dans le film dès le début de la production, discutant avec la cheffe décoratrice de la meilleure manière de reproduire les ateliers Dior. L'appartement haussmannien, aménagé de meubles anciens, est bien différent des véritables locaux de la maison. Mais les éléments essentiels sont présents, notamment les tables de travail quasi-identiques à celles utilisées en réalité par les techniciennes.
Couper de la dentelle, enfiler une aiguille, réajuster une étoffe avec naturel… Ces mouvements ne s’improvisent pas. Alors Justine Vivien a enseigné aux actrices l’art du bon geste. Du coup de main assuré au maniement du dé à coudre… Tout est dans le détail. Pour Nathalie Baye, qui incarne la première d’atelier, l’apprentissage a été différent : « Elle ne fait pas de couture. Donc il fallait surtout qu’elle soit capable d’ajuster un modèle sur un mannequin, de piquer un tissu avec des épingles, et d’apprécier la beauté d’un tombé », explique la consultante. Pour les pièces, manipulées à foison par le casting, la production du film a pu compter sur l’aide de Dior. La maison française a fourni des robes de haute couture de 2018, signées Maria Grazia Chiuri, qui ont été conservées pendant le tournage dans un espace sécurisé. À ces créations s’ajoutent aussi des toiles blanches, des croquis ou encore des modèles prêts à être démontés. Car la virtuosité du geste va de pair avec la noblesse des matériaux.