Transat Jacques Vabre. Amélie Grassi : « Ma sœur va m’attendre dix jours ! »
C’est une Amélie Grassi souriante et pleine d’énergie qui a pris le temps de faire le point sur « sa » Transat Jacques Vabre. La navigatrice, qui arrive de la Mini-Transat, fait équipe avec Marie Riou. Un duo inédit qui découvrait l’épreuve pour la première fois. À la lutte pour le top 10, elles ont réussi à tirer leur épingle du jeu jusqu’ici, avec leur bateau tout neuf de La Boulangère Bio.
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Amélie, comment ça se passe cette première Transat Jacques Vabre jusqu’ici ?
Super bien ! À bord, on se régale. Au début, vu que c’est une première, on ne connaissait pas bien le bateau et on n’arrivait pas à aller très vite. On souffrait pour prendre des décisions stratégiques. Petit à petit, on a trouvé la vitesse du bateau et ça devient rigolo de réfléchir à notre positionnement donc on se marre bien, c’est chouette.
Est-ce que le bateau répond à vos attentes ?
Carrément ! Il est trop cool. Il se comporte très bien. Au portant ou au près, dans du vent en règle générale, on est satisfaites. On a reculé le mât par rapport à l’ancien bateau et ça a l’air d’être un bon équilibre. C’est un régal à barrer. On passe toute la journée à la barre pour le faire avancer plus vite. Par rapport aux autres, on a l’air d’avancer correctement donc c’est que ça répond au cahier des charges.
Comment se passe votre découverte l’une de l’autre jusqu’ici ?
Ça se passe bien. Au-delà de ne jamais avoir fait de régate ensemble, on ne se connaissait pas du tout. C’est drôle, c’est une sacrée histoire humaine de partir pour trois semaines avec quelqu’un qu’on ne connaît pas. On se découvre un peu tous les jours et ça se passe bien, on rigole bien. Il y a une bonne ambiance, c’est naturel entre nous. Ça fait plaisir d’apprendre à se connaître l’une et l’autre, c’est sympa.
@gardengeri How do you use your marjoram?Mine looks great this year so far but I don’t know how to use it
— lilredhen Fri May 29 11:20:25 +0000 2020
La course a été très lente jusqu’ici. Comment ça se passe au niveau de vos réserves de nourriture, d’eau ou d’énergie ?
Pour l’énergie, vu qu’on ne connaissait pas le bateau et notre consommation, on s’est renseigné par rapport aux autres et on a pris 20 litres en plus donc on est plutôt large. On va pouvoir recharger nos batteries jusqu’à l’arrivée, d’autant plus que le panneau solaire va bientôt pouvoir travailler un peu. C’était un peu mou du genou niveau ensoleillement, on espère que ça va changer. Concernant l’eau, c’est un peu infini, parce qu’on a le système de dessalinisateur donc on produit notre eau quotidiennement. Pour la nourriture, on avait embarqué 19 jours de nourriture, ce qui n’est pas suffisant. Mais en voyant que ça allait traîner au départ, on a balancé une dizaine de repas en plus en vrac dans notre sac. Et on a embarqué un énorme stock de pain de mie de La Boulangère Bio (rires). On fait plein de sandwiches le midi avec ça, ce qui nous permet d’économiser des repas pour être sûres d’avoir tout ce qu’il faut.
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Et pour ce qui est de votre famille qui vous rejoint à l’arrivée, la logistique ne doit pas être évidente…
C’est très drôle. Ma sœur est arrivée hier. Elle s’est dit : « Oh je vais arriver quelques jours avant toi comme ça, je pourrai en profiter un peu avant qu’on soit ensemble ». Elle va avoir dix jours pour bien profiter avant que j’arrive (rires). Sinon, j’ai loué une maison du 24 novembre au 2 décembre pour ma mère, ma sœur et une dizaine de copains. Ils prendront des photos des vacances et ils me raconteront du coup (rires). Ce n’est pas grave, pour moi ce sont des vacances sur l’eau. Ils profiteront très bien sans moi là-bas.
Vous êtes à la lutte avec un petit groupe pour les places du top 10, quelle est l’ambition jusqu’à l’arrivée ?
Pour la première fois, la Transat Jacques Vabre propose trois parcours distincts. Une bonne idée selon vous ? Débattez !On ne nous arrête plus maintenant, on veut gagner la course (rires). Non, notre ambition c’est toujours de finir. Il ne faut pas oublier qu’on ne connaît pas notre bateau, on ne doit pas s’enflammer. On essaie d’en prendre soin, on fait le tour chaque jour. On n’a plus du tout envie de sortir de ce top 10 maintenant qu’on est là, on veut arracher le top 5 même si le résultat, c’est vraiment la cerise sur le gâteau vu le contexte qu’était le nôtre cette année. On profite, on est à fond !
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