Le sable du Sahara tombé sur la neige des Pyrénées va faire l'objet d'une étude scientifique
Météo-Mis à jour le-
Par Baptiste Guiet, France Bleu Roussillon, France Bleu Occitanie, France Bleu Pyrénées-OrientalesSimon Gascoin, hydrologue et chercheur au CNRS, lance un appel aux particuliers afin de récupérer un maximum d'échantillons de poussière du Sahara tombée en masse sur les sommets pyrénéens et sur tout le sud-est du territoire le week-end dernier. Interview.
Un ciel orangé et de la poussière qui recouvre tout : le phénomène météo du week-end dernier n'est pas passé inaperçu. Aujourd'hui, des scientifiques tentent d'évaluer son ampleur et son impact sur le manteau neigeux des Pyrénées. Simon Gascoin travaille au centre d'études spatiales de la biosphère à Toulouse.
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— Leslie Blythe Miller Tue Jul 13 14:14:40 +0000 2021
Pourquoi vouloir récupérer des échantillons de cette poussière orange qui s'est déposée sur la neige des Pyrénées ?
Nous aimerions en savoir plus sur cet événement. On a l'habitude de voir ce genre de dépôts dans nos montagnes mais avec pas avec une telle intensité. On souhaite caractériser la quantité de poussière qui est tombée. C'est probablement un événement exceptionnel d'autant plus qu'il survient au cœur de l'hiver alors que d'ordinaire, il arrive plutôt quand le temps se réchauffe au printemps. C'est pour cela que l'on fait appel aux gens.
Cette poussière a-t-elle un impact sur le manteau neigeux ?
À part la couleur, pas encore. L'impact, on va le constater en fin de saison. Cette poussière assombrit la neige qui va ainsi absorber plus d’énergie solaire. Ça accélère la fonte du manteau neigeux.
Est-il encore temps d'aller récupérer des échantillons de ces poussières ? Il a reneigé depuis...
Oui. La poussière n'a pas disparu. Ça demande un peu de précautions, mais il suffit de décaisser le manteau neigeux, de retirer la couche superficielle pour arriver à la couche orange et de la prélever. On peut utiliser n'importe quel objet : un pot de confiture fait très bien l'affaire. Ce qui nous intéresse, c'est simplement de connaitre la surface de prélèvement pour avoir le nombre de grammes par mètres carrés.
Que faire de ces échantillons une fois prélevés ?
Nous nous occupons du "rapatriement". D'abord nous attendons de savoir combien d'échantillons vont être prélevés dans les jours qui viennent. Il suffit pour l'instant de les garder chez soi et on prendra contact avec les gens pour les récupérer. [Le détail de la marche à suivre.]
Quand pourra-t-on connaitre les résultats de cette étude ?
Ça va prendre un peu de temps. Il va falloir traiter les échantillons en laboratoire et ensuite les analyser et les cartographier. Mais j'ai bon espoir que d'ici l'été on ait réussi à publier un travail préliminaire qui nous permette de savoir si l'événement a réellement été exceptionnel.
Baptiste GuietFrance Bleu Roussillon